Épinard 🌳#63 - 🧪 Deeptech : des milliards pour sauver le climat ?
« La tech sauvera le climat »… Ou pas ?
Hello 🌳
C’est devenu un mantra.
À chaque crise climatique, on brandit une promesse : la technologie finira par nous sortir de là.
La suite d’un mouvement progressiste qui a tant accompli, apportant à chaque nouvelle révolution industrielle son lot de nouvelles technologies.
Pourtant, ces mêmes technologies nous ont fait dépasser plusieurs limites planétaires.
Doit-on persister dans la quête d’une technologie qui nous permettrait de résoudre les prochaines crises climatiques ?
Quelles sont les recherches actuellement financées pour y arriver ?
C’est ce qu’on va voir dans cette nouvelle édition.
Let’s Go !
Gaël
📣La saison des déclarations d’impôts est lancée ! 📣
Pour rappel, voici les échéances :
- jeudi 22 mai pour les départements de 01 à 19
- mercredi 28 mai pour les départements de 20 à 54
- jeudi 5 juin pour les départements de 55 à 974
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🧪 Deeptech : It’s raining $$
Une chose est sûre, les chiffres parlent d’eux-mêmes et semblent donner raison aux techno-optimistes : en 2023, les startups climate tech ont levé 51 milliards de dollars dans le monde.
L’Europe y a pris sa part, avec 20 milliards à elle seule — et 2024 semble être sur la même ligne.
À côté des fonds privés, les initiatives publiques ne sont pas en reste : 369 milliards de dollars du côté américain (merci l’Inflation Reduction Act), 1,2 milliard d’euros de l’European Innovation Council européen, et des milliards engagés par Bill Gates via son fonds Breakthrough Energy.
Mais malgré cette pluie de milliards, les émissions de CO₂ continuent d’augmenter (+1,1 % en 2023).
Dissonance.
La promesse technologique peine encore à se matérialiser dans l’atmosphère.
Alors, que finance-t-on exactement ? Quelles deeptech sont vraiment utiles ? Et comment, toi, épargnant ou investisseur, peux-tu t’y retrouver dans cette jungle d’innovations climatiques ?
🔬 C’est quoi une deeptech climatique ?
Ce n’est pas une énième application ou un “SAAS” qui parle de CO2.
Une deeptech, c’est une technologie de rupture, souvent issue de la recherche fondamentale qui pour la première fois devient un produit. Souvent les deeptech s’attaquent à un défi global comme le climat ou l’informatique quantique.
Le genre de technologie qui peut réellement changer le paradigme et initier une nouvelle révolution industrielle au service du climat.
Leur point commun : beaucoup de R&D, peu de résultats immédiats… Mais un potentiel colossal si elles réussissent.
Voici un florilège des terrains de jeu de ces technologies « deep » :
Captage du carbone : Climeworks en tête, avec ses machines qui aspirent le CO₂ de l’air en Islande. Avec un succès limité, il faut se l’avouer.
Hydrogène bas carbone : Lhyfe qui conçoit, développe et opère des sites industriels de production d'hydrogène vert
Mini-réacteurs nucléaires (SMR) : en France, des startups comme Hexana ou Stellaria espèrent brancher leurs réacteurs au réseau vers 2035.
Batteries de longue durée : Form Energy, avec ses batteries fer-air qui tiennent 100 heures, veut combler les trous du solaire et de l’éolien ou Flint avec ses batteries en cellulose végétale.
Toutes ces innovations partagent une ambition : permettre une décarbonation rapide et à grande échelle. Mais à quel prix ? Et avec quel impact réel ?
🌍 Où vont les milliards ?
Côté géographie, c’est un duopole : Europe et États-Unis se taillent la part du gâteau. L’Europe, en particulier, a doublé sa part en quatre ans pour atteindre 43 % des financements mondiaux en 2023.
Les grands financeurs :
Fonds publics : Innovation Fund européen (40 Md€), France 2030, BEI, subventions américaines massives…
Breakthrough Energy (Bill Gates) : plus de 3,5 milliards $ déployés.
Et de nombreux fonds d’investissement dédiés ou non à la deeptech.
Mais cette manne n’est pas distribuée équitablement en ce qui concerne les sujets climat.
👉 La majorité va à la “mitigation” (réduction des émissions), très peu à l’adaptation.
👉 Les secteurs “sexy” raflent la mise (industrie, énergie), pendant que l’agriculture et la sobriété tirent la langue.
👉 Les projets low-tech, territoriaux ou coopératifs, souvent peu “scalables”, restent à l’écart.
On finance plus volontiers une usine à capturer le CO₂ qu’un plan de rénovation thermique massif. Et les solutions les plus simples — réduction de la conso, mobilités douces — peinent à séduire les VC.
💡 Que finance-t-on, concrètement ?
Derrière les chiffres impressionnants des levées de fonds, que retrouve-t-on réellement dans les portefeuilles des investisseurs climat ? Quels types de projets captent aujourd’hui ces milliards ? La réponse est à la fois enthousiasmante… et inégale.
Certaines startups incarnent de vrais espoirs technologiques.
Verkor porte un projet de gigafactory de batteries bas carbone à Dunkerque, qui alimentera notamment Renault. Soutenue par des fonds privés et publics à hauteur de plus de deux milliards d’euros, elle illustre la volonté européenne de relocaliser la chaîne de valeur des batteries.
Dans un tout autre domaine, Hexana, jeune pousse française soutenue par le plan France 2030, planche sur des mini-réacteurs nucléaires de 4ᵉ génération, conçus pour recycler les déchets radioactifs tout en produisant une électricité décarbonée. Son approche repose sur des concepts modulaires, compacts et plus sûrs que le nucléaire traditionnel. Elle fait partie de ces quelques acteurs européens qui espèrent rendre les SMR (Small Modular Reactors) opérationnels d’ici une dizaine d’années, avec l’ambition de compléter les renouvelables là où l’intermittence reste un défi.
Mais tous les projets financés ne brillent pas par leur impact réel.
Certaines initiatives très médiatisées se révèlent décevantes, voire fumeuses.
C’est le cas de la startup Hopium, autoproclamée « Tesla de l’hydrogène », qui promettait une berline à pile à combustible pour 2025, avant de s’effondrer en redressement judiciaire, sans jamais dépasser le stade du prototype.
En somme, tous les investissements verts ne se valent pas.
Certaines deeptech s’attaquent à des problèmes majeurs, avec des solutions robustes, un potentiel d’industrialisation et un impact carbone élevé.
D’autres relèvent davantage du storytelling ou du greenwashing technologique.
D’où la nécessité d’une lecture critique, y compris pour les investisseurs particuliers : au-delà de la promesse ou du buzz médiatique, quelle utilité réelle pour le climat ? Quelle trajectoire vers le zéro net ? Et dans quels délais ?
💸 Et toi, tu fais quoi avec ton argent ?
Pas besoin d’enfiler une blouse de chercheur pour participer à la révolution deeptech. Si tu crois, toi aussi, que certaines innovations peuvent accélérer la décarbonation — mais que tu veux éviter de financer un énième gadget inutile — il n’y a finalement qu’assez peu de solutions.
1. Capital-investissement : pour les curieux qui veulent du concret
Les deeptech, c’est assez niche comme sujet. Et par définition, les entreprises qui les portent ne sont pas matures et n’ont pas toujours de modèle économique validé.
Il s’agit donc d’investissements risqués par nature.
Si tu veux mettre ton argent là où il fait vraiment bouger les lignes, regarde du côté des fonds à impact.
Que ce soit les fonds de Private Equity, les réseaux de Business Angels ou encore les plateformes de financement participatifs.
Des plateformes comme LITA.co te donnent accès à des entreprises greentech ou sociales rigoureusement sélectionnées.
D’autres structures comme Time for the Planet & Keenest permettent de devenir coactionnaire de startups climat avec un ticket d’entrée symbolique.
2. Tes impôts : premier financeur des deeptech
Et oui, les premiers financeurs des deeptech sont les pouvoirs publics. Que ce soit à travers le financement des laboratoires de recherche ou du lancement des premières applications “industrielles”, France Relance, France 2030, la BPI etc sont souvent à la manœuvre.
Tu y participes donc déjà. 😅
Et pour que ça continue, il faut défendre les investissements dans la recherche souvent les premiers à être sabré quand on cherche des économies.
Conclusion
Quel que soit ton choix, garde en tête quelques règles d’or : un bon projet climat, c’est un impact carbone mesurable, un horizon de déploiement cohérent (pas à l’horizon 2050), un modèle économique viable et une transparence totale sur l’usage des fonds.
Parce qu’investir dans la tech climat, ce n’est pas parier sur des licornes volantes. C’est soutenir, aujourd’hui, les outils concrets d’un futur vivable.
On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle édition.
PS 1 : Si tu souhaites être accompagné(e) dans tes investissements, réserve une consultation ici
PS 2 : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici.
👋
Gaël 🌳
⚠️ Et pour finir : Je voudrais te rappeler qu’ici tu ne trouveras pas de conseils d'investissement ni de recommandations personnalisées. Ces informations sont impersonnelles, uniquement à but informatif et pédagogique et ne sont pas adaptées aux besoins d'investissement d'une personne spécifique.Tu dois aussi garder en tête qu’investir dans des actifs cotés ou non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale des montants investis ainsi qu'un risque d'illiquidité.Et enfin, le traitement fiscal d’un investissement dépend de la situation individuelle de chacun. Souviens-toi que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.