Hello 🌳
Rappelez-vous quand vous aviez 10 ans et qu’on vous demandait d’imaginer la voiture du futur. Je suis sûre qu’elle volait, qu’elle était sans doute grise-argentée-brillante au design futuriste et elle allait vite, très vite.
Vous n’imaginiez sans doute pas que la voiture du futur devrait plutôt être…inexistante.
Ou en tout cas, complètement différente. Beaucoup plus petite, pas du tout volante, et qui avance…à la force de nos jambes.
Parce qu’aujourd’hui la voiture individuelle représente 53 % des émissions liées aux transports, soit 17% des émissions de gaz à effet de serre totales. Et qu’en 2035 les voitures thermiques neuves seront interdites à la vente en Europe.
Gloups. Difficile d’imaginer ses vacances sa vie sans voiture, non ?
Quel est le futur de la voiture et quelles sont les solutions pour s’en passer ?
Spoiler : Non, remplacer par 100 % de voitures électriques, ce n’est pas une solution viable.
Dans l’édition du jour, parlons ensemble :
De la place (prépondérante) que prend la voiture dans nos quotidiens.
Du fléau qu’est la voiture individuelle pour la planète, notre santé, notre argent.
Des solutions alternatives qui existent pour sortir du “tout-voiture”.
En (vélo-)voiture, Simone !
Gaël 🌳
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Nous sommes des fous du volant de voiture.
Et ce n’est pas tellement de notre faute.
On prend sa voiture pour aller chercher les enfants à l’école, faire des courses, partir en vacances, se rendre dans sa salle de sport et aller au travail.
C’est pour cela que :
70% des trajets de 2 à 5 kilomètres sont faits avec sa Titine.
Prendre sa voiture est une habitude que l’on ne questionne plus.
Parce que parfois, on n’a tout simplement pas le choix : manque de réseaux de transports en commun, lieu d’habitation loin du lieu de travail, des supermarchés, de la garderie, de la salle de sport… surtout dans les milieux ruraux.
Ce n’est pas étonnant, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la France a construit ses réseaux et ses infrastructures pour la voiture individuelle.
→ On a un maillage dense de routes et d’autoroutes. Et on veut encore en construire de nouvelles comme en témoigne le projet de l’A69 entre Toulouse et Castres…
→ Il y a énormément de parkings autour des centres-villes.
→ En 2021, on comptait environ 1 station-service pour 6 000 habitants.
→ En 2016, la moitié de l’espace parisien était réservée à l’automobile.
En plus d’être un marqueur social fort, la voiture nous donne un sentiment de liberté.
On peut aller où on veut, quand on veut. Le tout dans des voitures encore plus grandes, encore plus lourdes et qui peuvent transporter encore plus de personnes.
Pourtant, les trajets de +80Km représentent seulement 1,3% des trajets des Français·es.
Et en moyenne, une voiture passe 23h/24h stationnée et vide.
Super les rêves d’évasions.
Aussi, on fait de plus en plus preuve d’autosolisme : une pratique solitaire de la conduite d’une voiture.
→ Au début de l’automobile, on comptait en moyenne 2,3 personnes/voiture sur un trajet.
→ Aujourd’hui, on se déplace en moyenne à 1,6 personne.
→ 9 automobilistes sur 10 font le trajet seul·e dans leur voiture pour aller au travail.
Ouais, ce n’est pas vraiment une conduite exemplaire mais ça paraît logique quand on sait qu’on a :
1 voiture pour 25 habitants en 1950.
1 voiture pour 2 habitants en 2000.
La voiture en roue libre.
Le monopole de la voiture fait du mal :
À notre santé.
À nos finances.
À la planète.
Les voitures thermiques polluent et émettent pas mal d’émissions de gaz à effet de serre. Mais pour pouvoir rouler, on bitume des routes, on crée des parkings et donc on artificialise un sol déjà fragile.
Avoir une voiture, ça coûte cher.
Les (mal)heureux·euses propriétaires d’un véhicule motorisé dépensent entre 4 000 et 5 000 € par an pour entretenir leur carrosse. Et ça ne prend même pas en compte les frais de péage ou l’essence.
À la campagne, on met environ 1 800 € par an dans le carburant. Ça fait une petite somme.
Quand on voit les montants, on prend conscience qu’avoir une voiture qu’on utilise peu coûte cher et qu’il vaudrait parfois mieux la louer pour partir en vacances. Ou prendre le train.
Parce que 5 000 € par an, ça représente environ 26 000 kilomètres en train. Soit 30 allers-retours Paris-Lyon.
Ce n’est pas bon pour la santé.
La voiture pollue, ce n’est pas une surprise si je vous dis ça.
Mais elle empoisonne véritablement l’air que nous respirons avec les fameuses particules fines.
Déjà, il faut savoir qu’il en existe deux familles.
Celles qui proviennent de l’abrasion des freins, des pneus et de la chaussée.
Celles qui viennent de la combustion du pétrole et qui sont émises par les pots d’échappement.
En 2019, 45 % des particules fines provenaient du transport routier.
D’accord, mais ça fait quoi tout ça ?
Des trucs vraiment pas sympathiques.
En fonction des recherches scientifiques, on estime entre 30 000 et 100 000 décès liés aux particules fines. Ça représente entre 1/20 décès et 1/6 décès en France.
Et surtout, ça ne touche pas seulement les poumons ou le système respiratoire, les recherches ont montré que ça pouvait créer :
Des maladies cardio-vasculaires.
Des maladies du sang.
Des maladies du cerveau.
Des troubles du système reproductif.
Des troubles de développement de l’enfant.
Vous vous dites peut-être que la voiture électrique est la solution à tout ça.
Pas vraiment parce que là on ne parle pas du gaz à effet de serre dû aux émissions de dioxyde de carbone. La voiture électrique crée aussi des particules fines liées aux abrasions.
D’autant plus que les véhicules sont toujours plus grands et lourds.
Bref, il est temps de changer de direction.
Quelles solutions pour sortir du “tout-voiture” ?
Remplacer les voitures thermiques par 100% de voitures électriques, n’est PAS la solution.
Parce que cela crée d’autres problèmes comme une dépendance géopolitique aux pays où se trouvent les matériaux pour fabriquer les batteries et que ça n’enlève pas la pollution des particules fines.
Et puis, on ne peut pas “juste” décider d’arrêter de prendre sa voiture.
C’est tout un système qui est à repenser. La mobilité de l’avenir sera sans aucun doute “combinée”.
Par exemple, pour partir en vacances on prendra le train ou fera du covoiturage avant de prendre les transports en commun (bus, tram ou métro) puis de marcher jusqu’à destination.
Mais quand on habite en plein milieu de la campagne, que la seule route qui relie la maison au supermarché est super dangereuse pour un piéton (ou un vélo) et que les transports en commun sont aussi inexistants que les brocolis dans l’assiette de votre gamin, comment faire ?
Louer plutôt que posséder
Ne pas posséder de voiture, ne veut pas dire ne jamais utiliser la voiture.
Et pour cela, rien de tel que l’autopartage.
Non, je ne parle pas des agences classiques pour louer son véhicule.
Je fais référence aux voitures que l’on peut se partager entre particuliers, grâce à la commune ou des initiatives citoyennes.
C’est un système qui a vu le jour dès la fin des années 1990 où l’usage prime sur la possession. On parle d’économie de la fonctionnalité. Et c’est d’ailleurs ce que vous faites déjà quand vous louez un vélo pour rentrer de soirée.
Il existe quatre types d’autopartage :
— Le modèle “en boucle” où vous garez la voiture dans la station où vous l’avez louée.
— Le système où vous laissez le véhicule dans une autre station que celle de départ.
— L’autopartage en “free-floating” aka “sans station”.
— Celle qui se fait entre particuliers grâce à une plateforme de mise en relation.
Ce système n’a que des avantages :
Une réduction de l’empreinte carbone.
Une réduction des coûts et donc la possibilité de faire des économies.
Un mode de transport qui bénéfice à plus de personnes.
Les véhicules intermédiaires
L’autopartage ça vous parle peu ? Peut-être que vous utilisez la voiture sur de courtes distances, mais tous les jours.
Encore peu connus, vous allez adorer les véhicules intermédiaires et leur design…mignon.
À mi-chemin entre le vélo électrique et la voiture, il existe de plus en plus de nouveaux modèles de véhicules qui servent à se déplacer jusqu’à 45 km/heure, transporter des choses et parcourir des distances moyennes.
Ils peuvent utiliser notre force motrice ou des petits moteurs à assistance électrique.

Tous ces véhicules font moins de 600 kilos.
Mais ils sont surtout :
sobres
durables
recyclables
Ils n’ont donc clairement pas le même impact qu’une voiture, même si elle est électrique.
→ Une réduction des émissions 3 fois supérieure pour le quadricycle électrique comparé à la voiture électrique.
→ 10 x moins d’émissions pour le vélomobile ou le vélo électrique.

Mais ces véhicules intermédiaires sont intéressants d’un point de vue environnemental seulement s’ils viennent en remplacement d’une voiture.
Et surtout :
Ils réduisent les risques pour les conducteur·ices, les passager·es et les piétons.
Ils coûtent moins cher à l’usage (et à l’achat).
Les ressources utilisées pour leur construction sont moindres.
C’est qui la cible ?
Les foyers à une personne, ou bien ceux où se trouvent deux véhicules de cinq places et qui habitent dans une zone qui nécessite un usage quotidien de la voiture.
Il est rare que les deux personnes aient besoin en même temps de transporter chacune quatre autres passager·es. Tandis que l’une pourrait amener les enfants à l’école, l’autre pourrait aller au travail en vélo électrique. Ou en vélo-voiture.
→ Ces foyers représentent environ la moitié du parc de voitures en France.
→ Ce type de véhicule pourrait répondre à 60 % des besoins de mobilité du quotidien.
Les bénéfices environnementaux pourraient donc être non négligeables (pour ne pas dire énormes).
Bien évidemment, utiliser ces véhicules intermédiaires sans changements significatifs des infrastructures ou des réseaux, c’est presque impossible.
Trop dangereux, trop impraticable, trop de place donnée aux voitures plus grosses…
Les pouvoirs publics devront jouer un rôle pour sortir du tout-voiture :
Changer les bonus à l’achat des automobilistes.
Arrêter les aides pour l’industrie automobile et les constructeurs nationaux.
Donner plutôt des primes pour acheter des véhicules intermédiaires.
Créer des infrastructures et des services pour ce type de mobilité.
L’ADEME a lancé son programme eXtreme Défi Mobilité en 2022 pour développer de nouveaux modes de transports plus légers, sobres et moins chers et partir à la rencontre des possibles futur·es usager·es dans toute la France.
En 2025, on commence à produire à grande échelle les prototypes et les expérimentations testées par les équipes de l’ADEME.
Toute cette réflexion pour dire : ne serait-il pas tant de changer nos imaginaires sur l’hypermobilité (et nos voyages) ? La voiture n’est plus forcément synonyme de liberté. Elle rime avec pollution, pas mal de coûts et danger.
Comment miser sur ce nouveau secteur ?
Pour investir dans ce nouveau paradigme de la mobilité, les opportunités sont assez restreintes (logique vu la taille du secteur pour l’instant) :
Regarder du côté du côté (sans jeu de mots) : on va y retrouver des fabricants de pièces détachées utiles pour les véhicules intérmédiaires (Valéo, Bosch etc) ou des acteurs plus connus de la mobilité au sens large (Alstom, Iveco etc). Attention pour ces entreprises, les nouvelles mobilités ne sont qu’une partie minoritaire de leur activité.
Ecumer les plateformes de financement participatif ou de private equity. C’est bien là que vous trouverez les nouveaux projets de mobilité à la recherche de financement (Mobicoop, Gaya, Citiz…). Je le rappelle encore une fois ces projets sont très risqués à l’image de ZeWay (scooter électrique) placé en redressement judiciaire en ce début d’année.
Et pour mettre toutes les chances de votre côté, c’est du côté politique qu’il faudra agir.
Chaque décision d’aménagement du territoire (urbain ou rural) doit prendre en compte les mobilités de demain. On l’a vu à maintes reprises, quand des voies sont dédiées aux mobilités douces, elles sont utilisées. L’aménagement créé la demande.
Conclusion
J’avais déjà évoqué le vélo comme solution alternative au tout voiture, mais j’avais cette édition en tête depuis très longtemps après avoir écouté le podcast Chaleur Humaine de Nabil Wakim et son invité Aurélien Bigo.
Les véhicules intermédiaires, c’est clairement une zone de pionniers pour le moment avec beaucoup d’innovation et d’ingéniosité pour repenser nos déplacements.
Bref, passionnant à suivre !
On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle édition.
PS 1 : Si tu souhaites être accompagné(e) dans tes investissements, réserve une consultation ici
PS 2 : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici.
👋
Gaël 🌳
⚠️ Et pour finir : Je voudrais te rappeler qu’ici tu ne trouveras pas de conseils d'investissement ni de recommandations personnalisées. Ces informations sont impersonnelles, uniquement à but informatif et pédagogique et ne sont pas adaptées aux besoins d'investissement d'une personne spécifique.Tu dois aussi garder en tête qu’investir dans des actifs cotés ou non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale des montants investis ainsi qu'un risque d'illiquidité.Et enfin, le traitement fiscal d’un investissement dépend de la situation individuelle de chacun. Souviens-toi que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.