Hello 🌳
Vos légumes de saison viennent peut-être de la ferme d’à côté, ou du moins, de France ; et vous essayez au maximum de consommer local pour réduire votre empreinte écologique.
Sauf que pour certains produits, c’est presque mission impossible. Tout simplement parce qu’il n’existe plus beaucoup d’usines en France.
Mais est-ce que le développement de l’industrie dans notre pays, ou en Europe, ferait vraiment baisser les émissions de gaz à effet de serre globales ?
Cette question de la réindustrialisation est intéressante car elle permettrait aussi de :
Recréer de l’emploi localement.
Mettre en place une stratégie d’indépendance face à la montée des extrêmes (salut Trump et Xi Jinping).
Mais ce n’est pas le sujet du jour. Aujourd’hui, on aborde :
La question de la réduction des émissions grâce à un meilleur mix énergétique.
La réduction des transports.
L’importance d’une prise de conscience sociale. Et un point de vue perso sur le sujet.
Let’s go !
Gaël
🆕🎙️Avec Maëlle, on a repris la parole dans le podcast Les Pépettes, pour répondre à une question épineuse : Faut-il acheter sa résidence principale ?
On a abordé le sujet sous l’angle des émotions dans cet épisode et sous l’angle financier dans celui-ci.
Bonne écoute 🎧
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Réindustrialiser dans un pays avec un meilleur mix énergétique : le nôtre !
La France importe…beaucoup.
Et quand je dis beaucoup, je parle de ce type d’ordre de grandeur.
Rien qu’au deuxième trimestre de 2024, notre pays a importé :
4, 7 milliards d’euros de produits agricoles.
179,3 milliards d’euros de produits d’industrie, énergie comprise.
57,7 milliards d’euros de services marchands.
Bref, au deuxième trimestre 2024, la France a importé pour un total de 251,3 milliards d’euros de produits et de services.
Si on veut être encore plus précis, on se rend compte que la France importe principalement :
Des produits manufacturés à 75,9 %.
Cela comprend :
13, 8 % de produits chimiques et pharmaceutiques.
35,6 % de machinerie et équipements de transports.
1,15 % de textiles.
4 % de vêtements.
Et le reste, ce sont des services dont :
20 % de transports.
16,98 % de voyages.
2,73% de services financiers.
Ces chiffres datent de 2015, mais ils montrent qu’il n’y a clairement pas que vos bananes qui viennent de l’autre bout du monde.
Sauf qu’en 2024, les énergies fossiles représentaient encore 84% du mix énergétique mondial. Gloups.
Importer des pays qui utilisent ces énergies pour produire, revient à sponsoriser les émissions de carbone liées.
Relocaliser les industries en France, permettrait de produire dans un pays qui utilise un mix énergétique plus décarboné que la majorité des pays d’où proviennent ces importations.
Notre réseau électrique est même champion de la décarbonation !
C’est pour cette raison qu’un t-shirt produit en France émet beaucoup moins de GES que lorsqu’il est fabriqué en Chine. J’en parlai dans cette newsletter dédiée à la fast fashion.
Au final, les émissions liées au transport sont plutôt de second ordre par rapport aux émissions liées à la production.
Et c’est d’abord l’extraction des matières premières qui génèrent des émissions.
Sur ce point, on ne pourra pas tout faire en France, notre territoire métropolitain n’étant pas doté de grandes ressources, mais ce n’est pas une raison pour ne pas exploiter ce qu’on a déjà (j’y reviens dans le dernier paragraphe).
Moins de transports, moins d’émissions ?
C’est mathématique : si on arrête d’importer des biens du monde entier, alors il y aura moins besoin de transports pour acheminer lesdits produits.
Surtout quand on sait qu’en 2019, 24% des émissions de CO2 dans le monde étaient liées aux transports et que 45 % étaient spécifiquement liées aux transports de marchandises, surtout via le maritime.
Et le fret maritime, routier ou ferroviaire est en constante augmentation depuis les années 2000. De 2% par an exactement. Dans les conditions actuelles, difficile de concilier tout ça avec les objectifs des Accords de Paris.
Et quand on regarde de plus près :
Le maritime représente 70 % du transport.
Le routier 22 %.
Le ferroviaire 8%
Et l’avion seulement 0,2 %.
Sauf que les émissions de CO2 ne sont pas proportionnelles.
Le transport routier représente 66 % des émissions de CO2.
Le transport maritime émet 22 % des émissions liées au transport alors que c’est presque les trois quarts du fret.
L’aérien représente 5% des émissions pour 0,2 % des transports. C’est énorme.

Une fois qu’on a dit ça, on se rend compte que le plus important pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre c’est donc :
De décarboner les transports avec des carburants alternatifs et éviter le transport le plus émissif (l’avion).
D’optimiser les chargements et d’adapter les moyens de transport. Par exemple : à taux de chargement égal, les camions de 3,5 à 7,5 tonnes sont nettement plus émissifs (5x) par rapport aux poids lourds de 44 tonnes pour le même chargement par kilomètre.
De réduire les flux de marchandises.
Et réduire ces flux, ça passe par une réindustrialisation locale.
Même s’il se pose ensuite la question des émissions liées au fret routier en Europe et en France.
Un (re)développement des alternatives que sont le transport ferroviaire et le transport fluvial semble inéluctable.
La décroissance : la vraie baisse d’émissions
Alors là, je vais partir dans une analyse un peu plus socio et perso. Stay with me.
Je suis convaincu que relocaliser les industries en France permettrait aux consommateurs et consommatrices (coucou, c’est nous), de prendre conscience des impacts générés par ce que l’on achète.
La délocalisation, en plus de supprimer des emplois, fabriquer des produits beaucoup moins chers et avoir des impacts désastreux sur l’environnement, a pour effet de créer un détachement complet entre ce que l’on achète et les impacts que ces choses induisent.
C’est “loin des yeux, loin du coeur”…
Certes, on consomme localement certaines choses, notamment les produits alimentaires.
Mais si on achète une voiture électrique entièrement made in France, qui est prêt à accepter d’avoir une mine de lithium juste à côté de chez soi, par exemple ?
C’est ce qui ressort avec le projet de mine qui doit voir le jour en 2028, à Échassières en Auvergne.
Bien sûr, ça ne sera pas les mines de Germinal, mais il est évident que consommer localement ne peut se faire sans les impacts locaux.
Pollution visuelle.
Pollution sonore.
Impacts sur la biodiversité et l’environnement.
Tout cela est une réalité que l’on tend à oublier, car elle a été délocalisée elle aussi.
Relocaliser, c’est mettre la réalité sous nos yeux, dans nos jardins.
Je me dis qu’une réindustrialisation est une manière de questionner nos habitudes de consommation, et donc de consommer moins.
Parce que si l’on doit extraire toujours plus de matières premières de nos jardins pour produire des biens, peut-être que ce sont nos habitudes qui changeront en profondeur.
Et là, les émissions de gaz à effet de serre baisseront drastiquement.
Comment participer à la réindustrialisation française ?
Comme souvent on va jouer sur le triptique consommation, travail, investissement !
Consommation, place à la préférence locale.
Rien de nouveau sous le soleil ici, mais dans l’ensemble des secteurs de notre consommation, pensons local plutôt que pas cher.
Ce n’est clairement pas facile dans tous les domaines, mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer.
Travail, influence et achat local
S’il y a bien un lieu ou la quête du “pas cher” est permanente, c’est bien souvent dans nos vies professionnelles.
Et qui dit pas cher, dit souvent origine lointaine.
Poussons pour référencer au maximum des acteurs locaux, analysons les chaines d’approvisionnement des fournisseurs pour démontrer leur impact (coucou Décathlon) et sensibilisons les collègues sur ces enjeux.
Investissement, bonne nouvelle avec la loi industrie verte.
Une nouvelle loi est entrée en vigueur en octobre de l’année dernière.
Ainsi pour les profils “équilibrés” et au-delà, une part de votre allocation sera orientée vers du financement non-côté (=Private Equity) avec pour objectif final de financer une réindustrialisation verte. Pas mal non ?
Il est toujours possible d’en faire davantage en orientant volontairement vos investissements vers ce type de fonds ou de campagnes de financement participatif, mais attention au risque (risque de perte de la totalité du capital investi).
Conclusion
Réindustrialiser, repenser nos transports, constater dans nos jardins l’impact de notre consommation.
En voilà un beau programme pour baisser nos émissions !
J’espère que cette édition t’a plu ! Fais-le-moi savoir juste en dessous :
On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle édition.
PS 1 : Si tu souhaites être accompagné(e) dans tes investissements, réserve une consultation ici
PS 2 : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici.
👋
Gaël 🌳
⚠️ Et pour finir : Je voudrais te rappeler qu’ici tu ne trouveras pas de conseils d'investissement ni de recommandations personnalisées. Ces informations sont impersonnelles, uniquement à but informatif et pédagogique et ne sont pas adaptées aux besoins d'investissement d'une personne spécifique.Tu dois aussi garder en tête qu’investir dans des actifs cotés ou non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale des montants investis ainsi qu'un risque d'illiquidité.Et enfin, le traitement fiscal d’un investissement dépend de la situation individuelle de chacun. Souviens-toi que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.