Hello 🌳
Avant de commencer cette édition, je vous souhaite une belle année 2025. Qu’elle soit remplie de beaux projets et d’investissements vertueux.
Aujourd’hui, on va parler de biodiversité.
Pendant que les politiques du monde entier se livrent au concours du plus WTF, il reste les entreprises et nous les citoyens pour agir.
Et justement quand on veut agir pour l’environnement, on sort les chiffres et les calculs pour mesurer l’empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre.
En oubliant (trop souvent) les impacts sur les écosystèmes qui nous entourent.
Et même si je vais vous parler de la 6e extinction de masse (gloups), on va aussi voir les solutions à mettre en place pour éviter de terminer comme les dinosaures.
PS : 🎥🔴Ce mercredi 15 janvier, on se retrouve à 12h pour un webinaire avec Enerfip portant sur les enjeux et les opportunités 2025 autour des énergies renouvelables.
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Let’s Go !
Gaël
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Qu’est-ce que la biodiversité ?
L’Office Français de la Biodiversité explique le concept comme ceci :
La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
C’est donc la variété de vie sur Terre qui existe sous toutes ses formes comme en atteste le terme qui vient de la contraction de “diversité biologique”.
Concept né dans les années 1980, c’est la Convention sur la Diversité Biologique qui s’est tenue en 1992 lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, qui a reconnu pour la première fois l’importance du tissu vivant pour l’ensemble de l’humanité.
En effet, sans biodiversité on n’est pas grand-chose et la Terre serait difficilement vivable.
C’est grâce à elle que l’on a :
de l’oxygène
de la nourriture
de l’eau potable
Mais, elle nous fournit également :
Des matières premières et des ressources (que l’on utilise à outrance, d’où le problème aujourd’hui).
Des protections contre les risques environnementaux comme les inondations, les sécheresses, etc.
Bref, la biodiversité se trouve tout autour de nous.
Et oui, ce ver de terre au fond du potager ça compte.
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Ensemble, on peut faire grandir cette aventure
🔔Un constat… alarmant
Pourquoi ai-je décidé de commencer l’année avec ce sujet ? #GoodVibes
Le constat est clair : on entre dans la 6e extinction de masse, ou l’ère de l’Anthropocène si vous préférez.
Difficile de fermer les yeux sur le fait que les écosystèmes naturels et vivants autour de nous sont en train de changer/disparaître.
Or 80 % des impacts sur la biodiversité sont liés à des usages humains.
Bien évidemment, les impacts humains ont toujours existé.
Mais c’est l’importance accrue de l’impact et le rythme de disparition des espèces qui sont aujourd’hui alarmants.
État des lieux
Je vous parle de la 6e extinction de masse, mais je ne tire pas cette information de mon chapeau.
Du 29 avril au 4 mai 2019, 130 expert·es mondiaux de l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques) se sont réuni·es à Paris pour faire un rapport sur l’état mondial de la nature. C’est un peu le GIEC de la biodiversité.
Ce rapport du 6 mai 2019 est venu bousculer le monde scientifique.
Et a provoqué une prise de conscience collective quant à l’importance du sujet.
Ils et elles mettent en avant que :
1 million d’espèces animales et végétales (sur les 8 millions estimées) sont menacées. Et c’est sans compter les espèces non découvertes et inconnues.
Cela concerne 40 % des amphibiens et 33 % des récifs coralliens.
Selon WWF, au cours des 50 dernières années (1970 - 2020) :
Les populations de vertébrés sauvages ont en moyenne décliné de 73 %
Les populations d’espèces d’eau douce ont décliné de 85 %
Pour les espèces terrestres cela tourne autour de 69 %
Et pour les espèces marines, ce déclin se situe autour de 56 %
Ces chiffres font froid dans le dos.
Effet domino en vue
Le déclin de la biodiversité n’est pas du tout linéaire. Et c’est important de le comprendre parce que tout est lié.
Ainsi, si les abeilles disparaissent, on peut clairement dire que l’humanité aussi. Car moins de pollinisation > moins de végétaux, de fruits, de légumes > moins d’alimentation…
Bref, vous voyez l’idée.
Un petit écosystème qui s’effondre peut faire tomber un plus grand écosystème qui en dépend. Ces transformations à première vue petites et progressives ont des effets qui se cumulent et qui peuvent accélérer le changement.
La perte de la biodiversité a et aura des impacts chiffrés considérables car de nombreux services rendus par la nature, qui sont “invisibles”, devront être remplacés par des actions humaines.
Pour revenir sur l’exemple des abeilles :
Les services de pollinisation par les insectes sont évalués à environ 235 à 577 milliards de dollars par an selon l’IPBES.
Cela coûte environ 300 à 500 dollars/hectare de polliniser manuellement les champs d’arbres fruitiers dans certaines régions en Chine où les abeilles ont déjà disparu.
La perte de la biodiversité a donc un impact dans notre quotidien, mais aussi sur l’économie.
L’ironie ultime : pour les économistes qui nous lisent, c’est une bonne nouvelle puisque cela augmentera le sacro-saint PIB.
Dans les dents les décroissantistes !😅
🔎D’où vient la perte de biodiversité ?
Des humains, principalement.
Voici les 5 facteurs qui sont responsables de la perte de biodiversité.
01 - La destruction des habitats
Entre l’urbanisation, l’agriculture intensive, la déforestation ou la modification des milieux naturels, les écosystèmes et la biodiversité qui s’y trouvent diminuent ou disparaissent complètement.
L’artificialisation des sols avec de nouvelles constructions, comme des habitations ou un barrage qui modifie un cours d’eau et détruit les écosystèmes présents.
Ainsi, en France, on artificialise entre 20 000 et 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers chaque année. Ce rythme s’est accéléré à tel point qu’il se produit 4 fois plus vite que l’augmentation de la population.
02 - La surexploitation des ressources naturelles
Ce n’est pas une surprise, la surexploitation des ressources, que ce soit pour des matières premières (comme le bois) ou pour l’alimentation, nuit gravement aux écosystèmes et au renouvellement de la biodiversité qui s’y trouve.
Par exemple, malgré les réformes européennes de 2014, 40 % des stocks de poissons exploités en France ne le sont pas de manière durable. L’équilibre de l’écosystème marin est chamboulé et les espèces de plus en plus rares.
03 - La pollution de l’air, de l’eau et des sols
La pollution liée au plastique, aux pesticides, aux sons et même à la lumière impacte fortement tous les écosystèmes vivants, que ce soit en mer ou dans le sol.
L’océan est littéralement en train d’étouffer sous le plastique avec 8 millions de tonnes déversées chaque année. Ça fait beaucoup.
04 - Les espèces invasives
On en parle plus rarement, mais les espèces invasives, c’est-à-dire les animaux/insectes/végétaux qui vivent dans des régions où ils n’appartiennent pas peuvent très fortement impacter la biodiversité.
Introduites volontairement ou involontairement par les humains, ces espèces détruisent les animaux et les insectes les plus vulnérables. Elles contribuent à 60 % des extinctions connues à l’échelle mondiale.
Comment ?
En s’accaparant les ressources.
En modifiant les milieux naturels.
En devenant des prédatrices pour les espèces indigènes ou des ravageurs pour les cultures.
En étant porteuses de maladies.
05 - Le changement climatique
Avec l’augmentation moyenne des températures, le cycle de vie de certaines espèces est modifié et d’autres animaux doivent migrer car leur habitat naturel n’existe plus et/ou ne répond plus à leurs besoins.
Cela modifie donc la répartition géographique des espèces et donc la chaîne alimentaire.
Par exemple :
14 % des récifs coralliens ont disparu ce qui impacte l’oxygène marin et l’écosystème global.
Les migrations d’oiseaux se décalent ce qui fait que plusieurs espèces arrivent en retard sur leur site de reproduction, ce qui met en danger leur survie.
Certaines plantes fleurissent plus tôt dans l’année ce qui affecte les abeilles qui n’ont plus le même rythme.
✅Les pistes pour préserver la biodiversité
Comme pour le changement climatique, chaque action compte.
Il est encore possible d’agir et ce de trois manières différentes et complémentaires :
Restaurer et protéger.
Réduire les impacts.
Innover et “collaborer” avec la nature.
Restaurer les écosystèmes
La création d’espaces protégés comme les sites Natura 2000, les Parcs Nationaux de France ou les Parcs Naturels Marins permettent de préserver les écosystèmes.
À ce jour, il existe près de 300 000 aires protégées dans le monde ce qui couvre :
16 % des terres de la planète
8 % des océans
Ces chiffres doivent augmenter pour préserver la biodiversité.
Mais il faut avant tout replacer les intérêts humains dans leurs écosystèmes, ils ne peuvent plus primer sur les territoires des animaux et de la flore.
Restaurer les écosystèmes ne peut se faire qu’avec :
La reforestation et l’agroforesterie. Environ 2 milliards d’hectares dans le monde sont considérés comme reboisables sans affecter les terres agricoles ou urbaines.
La protection des zones humides et des récifs coralliens qui, eux, soutiennent environ 25 % des espèces marines.
La conservation des sols et la lutte contre l’érosion.
Réduire les impacts
Notamment en questionnant l’agriculture et nos modes de vie.
J’ai déjà fait plusieurs éditions sur la question, mais la transition vers une agriculture biologique et durable est plus que nécessaire.
Le modèle actuel :
Détruit la biodiversité en utilisant 40 % des terres habitables.
Épuise les ressources en utilisant 70% des ressources en eau.
Modifie le climat car le secteur est responsable de 19% à 29% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Réduire les impacts, c’est surtout repenser nos modes de vie et de consommation : réinterroger ses besoins, tendre vers l’économie circulaire etc
Innover avec des solutions fondées sur la nature.
Avec les solutions fondées sur la nature (SFN, ou NBS pour les anglophones), il s’agit d’utiliser les processus naturels pour répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux tout en mettant la biodiversité et le bien-être humain au centre.
L’objectif principal est de travailler avec la nature, et non contre elle, en s’inspirant de son fonctionnement pour développer des approches durables.
Ces solutions se déclinent en 4 piliers :
Gérer
Créer
Protéger
Restaurer
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Comment investir pour notre futur ?
Même sans le savoir, tes décisions quotidiennes ont déjà un impact sur la biodiversité, alors pourquoi ne pas aller plus loin en investissant pour la protéger ?
Voici quelques pistes :
D’abord, les Green & Blue Bonds : des obligations conçues pour financer des projets ayant un impact positif sur l’environnement.
Les Green Bonds : Ils servent à financer une large gamme de projets verts, comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion durable des ressources naturelles, ou encore les infrastructures pour l’adaptation au changement climatique. En pratique, cela peut aller de la construction de parcs éoliens à la rénovation énergétique de bâtiments. Ces obligations permettent aux investisseurs de soutenir directement la transition écologique tout en bénéficiant d’un rendement financier.
Les Blue Bonds : Inspirés des Green Bonds, ils se concentrent sur les projets qui protègent et restaurent les écosystèmes marins et aquatiques. Par exemple, ils peuvent financer la lutte contre la pollution plastique, la conservation des récifs coralliens, ou encore des pratiques de pêche durable. Ces obligations sont particulièrement pertinentes pour les États ou organisations qui dépendent fortement de l’économie bleue, c’est-à-dire des activités liées aux océans et aux ressources aquatiques.
Autre exemple, les Rhino Bonds, qui financent directement la conservation des rhinocéros en Afrique.
Ensuite, dans ton allocation en actions, tu peux aussi envoyer un signal au marché en prenant en compte des critères liés à la biodiversité.
Ce n’est pas nencore très développé, mais des approches comme la méthode BIA, pour Biodiversity Impact Analytics, de Carbone 4 commencent à structurer le sujet et à pousser les investisseurs à intégrer ces enjeux.Pour les plus engagés, financer directement des projets liés à la biodiversité peut être une option : agroécologie, reforestation, restauration des écosystèmes… Ces investissements peuvent se faire en direct ou via des fonds spécialisés qui se développent peu à peu. Par exemple, la société Hummingbirds réalise régulièrement des campagnes sur les plateformes de financement participatif.
Enfin, tout ça ne remplace pas une réflexion plus globale sur tes modes de vie. Parce que parfois, le meilleur investissement pour la biodiversité, c’est peut-être juste de consommer moins ou différemment. Oui, ça compte aussi !
Conclusion
Clairement, on attaque 2025 par la face nord avec cette édition sur la biodiversité.
Ce n’est pas le sujet le plus léger mais avec les actualités débiles loufoques du moment, je me dis qu’un peu de sérieux, ça permet aussi de se rassurer.
On a du pain sur la planche, mais on sait où aller !
Dis-moi si cette édition t’a plu 👇
On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle édition.
PS 1 : Si tu souhaites être accompagné(e) dans tes investissements, réserve une consultation ici
PS 2 : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici.
👋
Gaël 🌳
⚠️ Et pour finir : Je voudrais te rappeler qu’ici tu ne trouveras pas de conseils d'investissement ni de recommandations personnalisées. Ces informations sont impersonnelles, uniquement à but informatif et pédagogique et ne sont pas adaptées aux besoins d'investissement d'une personne spécifique.Tu dois aussi garder en tête qu’investir dans des actifs cotés ou non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale des montants investis ainsi qu'un risque d'illiquidité.Et enfin, le traitement fiscal d’un investissement dépend de la situation individuelle de chacun. Souviens-toi que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.