Épinard 🌳#38 - Vélo, un secteur qui en a sous la pédale
Le vélo, un investissement d’avenir ?
Hello 🌳
🎶 “Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
À bicycleeeette” 🎶
Cette chanson vous donne envie d’enfourcher votre vieux vélo, cheveux au vent, à la découverte des paysages pittoresques de campagne ? Vous êtes peut-être atteint·e de véloïte aiguë qui s’empare de chacun·e dès que les beaux jours pointent le bout de leur nez.
(Oui, ça paraît loin en ce moment). 😅
Pourtant le vélo est encore trop peu notre moyen de transport du quotidien.
La France reste bien loin derrière le peloton Pays-Bas, Danemark et Suède où la pratique quotidienne du vélo tourne respectivement autour de 43%, 30% et 19 %.
Notre pays et ses 5 % font piètre figure à côté (Source).
Alors que les bénéfices du biclou pour la santé et l’environnement sont connus et reconnus, qu’est-ce qui bloque ? Est-ce vraiment le moyen de transport du futur ?
Faisons ensemble un Tour (de France - Si si, j’ai osé) du secteur du vélo pour voir tout ça.
Pourquoi le vélo est la star de la mobilité ?
Qu’est ce qui bloque sa généralisation ?
Comment participer à l’essor du secteur ?
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Let’s Go,
Gaël
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🚲Le vélo, ce n’est pas (encore) automatique
En 2018, l’État français a décidé de mettre en place le “plan vélo”.
L’objectif ? Tripler les déplacements à l’horizon 2024. Ça tombe bien, nous y sommes.
À première vue, les usages du vélo ont augmenté depuis 2018. Merci le Covid qui a un peu bousculé les choses et les mentalités.
1/4 des cyclistes régulier·es actuel·les le sont depuis moins de deux ans d’après le communiqué de presse de l’Observatoire du rapport des Français au vélo sorti en avril 2023.
Pourtant, le vélo ne fait pas encore entièrement partie de nos modes de vie.
Environ 73 % des personnes utilisent la voiture pour leurs déplacements quotidiens au-delà de leur quartier.
Pire :
Plus l’on s’éloigne du centre-ville, plus ce pourcentage baisse. Ainsi, à Strasbourg, Grenoble, Bordeaux environ 10 % des personnes pédalent quotidiennement pour aller au boulot. Mais moins de 0,5 % le fait dans les couronnes des grandes villes et des petits pôles.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette différence, et j’y reviens juste après.
Une histoire qui roule (presque)
“Vivez mieux, pédalez plus”, “roulez plus, polluez moins”, “faites du vélo, vivez plus longtemps” - toutes ces phrases reviennent souvent dans les slogans des organisations de santé et/ou environnementales.
Positif pour la biodiversité et l’environnement
Parce que le vélo a cela de merveilleux qu’il fait du bien à celui qui en fait mais aussi à la biodiversité grâce à la réduction de la pollution de l’air, une baisse de bruit et une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Ce n’est pas compliqué, sur les émissions de GES (hors fabrication) on est à :
0 gCO2eq/km pour le vélo musculaire
~20 gCO2eq/km pour un vélo à assistance électrique (VAE)
80 à 100gCO2eq/km pour une voiture citadine
Positif pour la santé
En plus, ce n’est une surprise pour personne, mais pédaler plusieurs fois par semaine pour aller au travail ou sur de courtes distances quotidiennes est bénéfique pour lutter contre la sédentarité, les problèmes de santé mentale, certaines maladies types diabète ou encore obésité…
Positif pour le porte-monnaie
Et puis surtout, cela coûte beaucoup moins cher : pas d’assurance voiture à payer, de plein d’essence à faire, d’abonnement Navigo à avoir ou de vidange à prévoir.
Quand on sait que 21 % (soit environ 7 000 €) du budget des ménages ruraux est consacré aux transports et 16 % (soit 6 200 €) en agglomération parisienne, on voit vite les économies qui pourraient être réalisées. (Source)
Mais, ne pas prendre le vélo au quotidien n’est pas qu’une question de flemme.
Bien loin de là.
🟨Une sécurité loin d’être maillot jaune
Si vous avez déjà pris votre vélo pour faire un trajet en campagne alors vous savez à quel point cela est parfois inadapté.
Entre les grandes routes à longer ou traverser, l’absence de voies cyclables sur certaines portions empruntées quotidiennement ou bien la présence d’automobilistes qui ne sont pas forcément habitués, aller au travail ou faire des courses à 5km peut relever de l’exploit.
Et c’est bien le manque d’infrastructures adaptées et donc l’absence de sécurité qui en découle qui est le premier frein au déploiement massif du vélo.
70 % des cyclistes sont prêt·es à renoncer à faire du vélo pour se déplacer parce qu’il n’y a pas assez de pistes cyclables sur leurs trajets. Et c’est une réalité en dehors des grandes villes, il est difficile de pédaler au quotidien en se sentant en sécurité. (7)
D’ailleurs, 2/3 des accidents mortels en vélo se passent dans les lieux ruraux d’après l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.
🔒Les autres freins
La sécurité du vélo en lui-même !
27 % des cyclistes ont déjà retrouvé leur vélo vandalisé ou volé. Cette question de stationnement occupe 41 % des personnes qui sont inquiètes de devoir garer leur moyen de transport en dehors de leur domicile. 69 % ont même déjà renoncé à se déplacer faute de stationnement sécurisé.
Et tous les inconvénients liés à la pratique même du vélo :
La météo et les jours de pluie peuvent être assez décourageants sans équipement adéquat. Personne n’aime la pluie. Encore moins lorsqu’elle coule dans son cou et trempe ses chaussettes.
L’usage quotidien avec des enfants.
Le territoire : en descente, c’est sympa. Mais au retour, c’est une autre paire de manches.
L’odeur de transpiration qui peut franchement gêner quand on va au boulot. Pas simple de changer de chemise dans les toilettes.
La distance parfois trop grande. La limite quotidienne acceptable pour de nombreuses personnes est de 9km par trajet, soit environ 30 minutes.
🌄Pédaler vers l’avenir
Un secteur économique ultra-rentable pour notre société
Dans une de ces études l’ADEME a comparé les coûts et les bénéfices sur des trajets de moins de 8km. En évaluant les dépenses faites par l’usager pour l’achat et l’entretien de son véhicule mais aussi les coûts de ses externalités : émissions de GES, santé publique, sécurité, utilisation de l’espace.
Pour cela, ils ont utilisé une unité : le coût voyageur-km. Il est défini comme le coût moyen généré par un voyageur parcourant un kilomètre. Cet indicateur est essentiel pour identifier le mode de transport le moins onéreux pour la société et de le comparer par rapport aux autres modes de transport.
Je vous passe les détails mais le vélo sort grand vainqueur face à la voiture :
le transport routier génère des coûts externes (ou coût public) de 38 à 44€/voyageur-km
le vélo génère des bénéfices externes de +58€/voyageur-km
À quand une campagne de sensibilisation au vélo pour désendetter la France. 😅
Un secteur en plein boom
En 2021, il s’en est vendu 2,7 millions rien qu’en France (des vélos, pas des plaquettes de beurre). C’est 4% de volume en plus qu’en 2020 et 15 % de valeur en plus.
Le secteur des cycles est en pleine croissance et s’adapte aux nouvelles demandes :
Vélos-cargos
Triporteur
Vélos pliables
ou encore électriques
Le vieux vélo de course Peugeot de tonton Roger n’est plus l’unique modèle.
Un secteur soutenu par les pouvoirs publics
Cet engouement est le résultat d’un changement de mentalité depuis la crise sanitaire mais aussi de l’augmentation des investissements et des aides apportées par l’État (comme avec l’achat d’un vélo à assistance électrique) et les pouvoirs publics. Et oui, plus d’aides et d’infrastructure = plus de cyclistes = plus d’aides et d’infrastructures = etc
Certaines agglomérations comme Grenoble, Strasbourg, Bordeaux, Paris, Nantes ou Toulouse investissent presque 20 € par an et par habitant·e dans leur politique liée aux vélos. Pour donner un ordre d’idée, les villes Néerlandaises tournent autour de 33 € par an et par personne depuis 40 ans. (Source)
Comment investir dans le secteur du vélo ?
Que ça soit pour des raisons environnementales, économiques ou de santé le vélo est un secteur d’avenir. Et les nouvelles évolutions du secteur pourraient rebattre les cartes. Une bonne raison pour être attentif et pourquoi pas investir dans les entreprises qui vont nous permettre d’enfin faire du report modal une réalité.
Si vous voulez faire avancer ce secteur voici quelques pistes :
Acheter un véloUtiliser votre vélo qui prend la poussière et faire pression auprès de vos élus locaux pour davantage de voies cyclablesJ’ai pas identifié de fonds ou de tracker spécifiquement sur le secteur du cycle et c’est bien dommage !
Mais que les adeptes de la bourse se rassurent, il y a pléthore d’entreprises du secteur qui sont accessibles, en voici une liste (non exhaustive) :
Shimano, le japonais star des dérailleurs
Les constructeurs Giant Manufacturing, Merida ou Dorel (Cannondale)
Plutôt Team VAE : Bosch et Yamaha Motors (qui ne font pas que du vélo) sont les leaders sur l’électrification
Du côté des accessoires, on retrouve Allegion, société qui possède la marque de cadenas Kryptonite.
Et bien sûr, on n’oublie pas les jeunes pousses du secteur qui font du financement participatif :
Gaya, (l’assembleur dont on parlait dans une édition de Circuit Court) mais aussi Cowboy ou Velomad
eBikeLabs, qui a déjà levé des fonds pour développer ses logiciels pour VAE
Et je rappelle que tous les investissements présentent des risques, même dans un secteur porteur comme celui du vélo. On peut citer la faillite de VanMoof en 2023 alors qu’ils s’étaient imposés comme l’une des marques de vélo électrique les plus en vue.
Bref de belles opportunités à venir pour celles et ceux qui s’intéressent au secteur.
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Et voilà, c’est la fin de cette édition dédiée aux deux roues.
J’espère qu’elle vous aura donnée la pêche pour vous remettre en selle avec le printemps qui va bientôt arriver.
En attendant qu’avez-vous pensé de cette édition ?
On se retrouve dans deux semaines pour une nouvelle édition.
PS : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici. Elles sont rangées par grand thème pour que tu puisses t'y retrouver facilement.
👋
Gaël 🌳
⚠️ Et pour finir : Je voudrais te rappeler qu’ici tu ne trouveras pas de conseils d'investissement ni de recommandations personnalisées. Ces informations sont impersonnelles, uniquement à but informatif et pédagogique et ne sont pas adaptées aux besoins d'investissement d'une personne spécifique.Tu dois aussi garder en tête qu’investir dans des actifs cotés ou non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale des montants investis ainsi qu'un risque d'illiquidité.Et enfin, le traitement fiscal d’un investissement dépend de la situation individuelle de chacun. Souviens-toi que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Bonjour Gaël,
Très intéressant, d'autant plus quand on est cycliste ;)
Le canadien Dorel n'est plus dans le vélo. Il a vendu sa division vélo en 2021 au conglomérat hollandais Pon Holdings.
On pourrait ajouter à ta liste Michelin et Continental AG qui fabrique des pneus vélo.