Epinard 🌳 #1
Mesurer l'impact de son épargne: RIFT - Top 100 entreprises émettrices de GES- Mon portefeuille - Curation d'actualités
Hello,
On s’en était parlé il y a quelques semaines de cette newsletter, maintenant elle a un nom : Epinard 🌳 ! Je te laisse découvrir son contenu :
Bienvenue dans cette première édition de la newsletter Epinard 🌳, la newsletter qui parle de finance et d’investissement vert.
Au programme aujourd’hui :
Comment mesurer l’impact de son épargne avec RIFT ?
Les 100 entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre
Mon portefeuille
Actus
C’est parti !
Gaël
Comment mesurer l’impact de son épargne avec RIFT ?
L’application RIFT (respect à Eva Sadoun, Léo Garnier et leur équipe - disponible uniquement sur mobile) permet de comprendre comment est investit l’épargne déposée sur tes différents comptes (livret, assurance-vie, PEA …). Elle se présente comme le Yuka de la finance, l’objectif est simple : montrer comment est utilisée l’épargne et proposer des solutions alternatives. En quelques minutes, tu obtiens un bilan avec notamment l’empreinte carbone de ton épargne. L’onglet Agir te permet d’identifier des solutions d’investissements plus durable ou des méthodes pour sensibiliser sa banque aux problématiques environnementales.
Je te conseille donc de télécharger l’appli et d’évaluer rapidement l’impact de ton épargne. En ordre de grandeur, l’épargne d’un Français moyen équivaut environ à 11 tonnes équivalent CO2 , soit autant que son empreinte moyenne classique (travail, alimentation, déplacements …).
Pour télécharger l’appli, c’est par là : RIFT App
D’un point de vue perso, je trouve l’objectif hyper pertinent et le travail abattu pour en arriver là incroyable. Cependant, l’application est encore parfois limitée : impossible par exemple de calculer facilement l’impact d’un portefeuille d’actions dans un PEA, mais je suis sûr que l’équipe bosse déjà dessus.
Les 100 entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre
Parfois, pour limiter l’impact, il suffit de simplement fuir certaines sociétés…
Une étude de 2017 (Source) a réussi à relier plus de la moitié des émissions de GES, émises entre 1988 et 2015, à seulement 25 sociétés ou filières étatiques. En sommant les émissions des 100 premières entreprises, on atteint même 71 % des émissions.
Total, Exxon, Chevron, BP, Shell, Gazprom… les producteurs de pétrole et de gaz sont les grands “gagnants” de ce classement, complété par les filières chinoise et russe d’extraction de charbon.
Retrouve la liste complète des 100 entreprises en annexe de ce rapport.
Et là, tu te dis : “ok, fastoche, j’investis ni dans le pétrole, ni dans le charbon et je ne devrais pas trop ruiner l’empreinte de mon épargne !” .
C’est vrai ! Et pourtant ça ne réglera qu’une partie du problème.
Je vais tenter d’expliquer un blocage majeur du système économique pour atteindre une économie plus durable.
Aujourd’hui, ces sociétés du top 100, soutenues par certaines banques, continuent à investir massivement dans l’exploration et dans la mise en production de réserves fossiles (pétrole, gaz, charbon…). Il existe donc un dilemme économique : quelle valeur attribuer à ces nouveaux champs à l’aune des connaissances sur le dérèglement climatique ?
En effet, les banques prêtent de l’argent à ces entreprises en valorisant leurs réserves : “Je te prête 10 millions puisque j’évalue que tu vas gagner 100 millions avec ce nouveau puits”. Pour continuer sur mon exemple, si le puits devenait inexploitable dans une logique de préservation du climat, non seulement la valeur économique des réserves diminuerait grandement (dans le jargon, on parle d’actif “échoué” ou “stranded assets” pour les anglophones), mais les banques se retrouveraient elles-mêmes en grande difficulté, les emprunts consentis étant maintenant difficilement remboursables.
En résumé, pour rendre l’économie plus durable, il ne faut pas seulement investir dans le vert, il faut aussi désinvestir le fossile. Faire l’un sans l’autre n’aura que peu d’effets au global.
Mon portefeuille
Suite à mon analyse des fonds Greenfin (les seuls fonds certifiés uniquement sur le critère environnemental), j’ai finalement décidé de créer mon propre portefeuille d’investissement centré sur des entreprises proposant des solutions pour les défis environnementaux à venir.
Retrouve l’analyse des fonds Greenfin ici
Je te propose donc de te partager régulièrement sa composition, sa performance économique et j’espère prochainement sa performance environnementale. Toute remarque, critique, analyse complémentaire est évidemment bienvenu.
On y trouve aujourd’hui 14 sociétés, l’objectif moyen terme étant d’atteindre 25-30 sociétés différentes couvrant l’ensemble des problématiques environnementales.
Depuis sa création en mai, le portefeuille réalise les performances économiques suivantes :
+1,62 % TTWRR (True Time-Weighted Rate of Return)
+3,14 % TRI (Taux de Rentabilité Interne)
Ces performances économiques sont plutôt basses si l’on compare à un indice représentant les principales cotations boursières mondiales (indice MSCI World) mais voyons sur le long terme ce que cela va donner 😉
Pour le calcul des performances environnementales, je suis en train de me creuser la tête pour trouver les bons indicateurs ainsi que les bonnes sources de données…
D’ailleurs, si tu as une bonne idée à ce sujet, partage-la !
Actus
L’été c’est déconnexion ? Pas de problèmes, je t’ai préparé une compil :
Le nouveau rapport du GIEC est sorti : Hop la synthèse de Bon Pote et si t’as vraiment pas le temps : lis au moins l'infographie
Un point de vue de Novethic sur la nouvelle taxonomie pour la finance verte : L’effet de levier de la taxonomie rongé par trop de complexité technique ?
Un géant de l’investissement aurait menti sur ses investissements verts : Article
Une vidéo (15 min) de Gaël Giraud qui revient sur le problème de la transition écologique pour le système financier :
EXTRA : Un podcast sur l’investissement à impact : Mathieu Cornieti - IMPACT Partenaires
À toi !
Quelques petites questions / requêtes pour toi.
Qu’as-tu pensé de cette édition ?
Tu penses que cette édition peut servir à quelqu’un ? alors partage-la ! :
Super article Gaël!
Après avoir fait une fresque du climat avec la Soce, et commencé à lire le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens "Comment tout peut s'effronder", investir dans un futur plus vert semble indispensable. Ton travail va dans ce sens, merci!
bonjour Gael,
je te rejoins sur les insuffisances des fonds ESG et du label ISR, et sur le fait de s'intéresser plutôt au label Greenfin. Ton analyse qui décortique la composition des fonds Greenfin est très intéressante, et suggère d'autres questions :
- la comparaison avec MSCI world comme indice de référence est intéressante mais la plupart des entreprises sont francaises, pourquoi ne pas comparer a MSCI France, MSCI CAC 40 voire MSCI EMU ?
- une idée aurait pu etre d'investir dans toute ou partie des 8 fonds actions Greenfin listés, pourquoi avoir préféré les actions en direct (titres vifs) ? peut-etre pour ne pas payer les frais de gestion de ces fonds ?
- comment as tu sélectionné les 14 entreprises de ton portefeuille ? Quels critères de choix pour passer à 25-30 ?
Je suis en plein questionnement sur ces sujets d'investissement vert en actions... merci !